Poésie
L'Ile de Ré
Les minutes couraient
Les heures coulaient
Au gré des marées
Les vagues s’écroulaient
Sur les touristes échoués
Sur la plage de galets
Lisses, blancs ou gris acier
A l’île de Ré
Le soleil buvait
Ton visage doré
Dans la lumière bleutée
De l’aurore argenté
De l’île de Ré
Je te regardais
Siroter ton café
Sur le port déserté
Les matins délavés
Le ciel mouillé
La mer, ruban de lumière
Bleu, gris et blanc cassé
A l’ile de Ré
Les roses trémières acidulées
L’abbaye cistercienne abandonnée
Au milieu des champs de blés
Les repas amoureusement cuisinés
Famille et amis réunis
La tendresse rodait
Dans les soirs rafraîchis
De l’île de Ré
Cheuveux blonds, Cheuveux blancs
Cheveux blonds, cheveux blancs,
Costume noir, robe rouge,
Juste une image fugace,
Simplement une ombre furtive,
Passe devant le bleu de mes yeux.
Votre voix m'attire comme un aimant,
Vos paroles sont belles,
Brouillent mon regard.
Étonnante alchimie.
Cheveux blonds, cheveux blancs,
Costume noir, robe rouge,
Nos ondes se cognent et s'entrechoquent.
La claque...
À force d'étincelles,
Je décalque votre image,
Votre empreinte à mes pensées se mélange.
J'ai le coeur qui tangue,
Au bord de nos rêves.
Cheveux blonds, cheveux blancs,
Costume noir, robe rouge,
C'est une belle rencontre,
Des bulles dans une coupe qui pétillent,
Donnent envie de vous aimer,
Venez jouer avec moi, mon Ange,
Transmutez mon corps en or,
Faîtes valser mon âme contre la vôtre,
À tout jamais, mon coeur.
Des draps froissées
Je rêve d'après midi
Où l'ombre remplit la chambre
De quelques rayons de soleil
qui zèbrent le parquet
Je rêve de draps froissés
De tes vêtements éparpillés
Avec la robe rouge par terre
De la brulure de tes baisers
Je rêve de trêve
Pour pouvoir recommencer
De te voir émerveillé
Des feux d'artifice de nos étreintes
Je rêve de ton désir impérieux
De me posséder encore une fois
De me laisser couler dans tes yeux
Déborder d'amour pour toi
Je rêve de connaître ton corps
D'ensorceler à jamais ton cœur
De gouter ton envoutante odeur
Pour ne plus jamais l'oublier
Je rêve de croire avec toi au bonheur
De me laisser aller à la douce torpeur
D'être ton unique désir
Ton seul plaisir
Je rêve de te rejoindre
Avant qu'on ne parte pour l'autre rive
Avant de traverser
Je rêve avec toi de draps froissés
Fais-moi l'Amour
Regarde-moi.
Regarde-moi, comme au temps où tu n'osais pas.
Regarde-moi, comme au temps où j'avais seize ans.
Quand tu me faisais l'amour avec les yeux,
Quand tu me faisais l'amour avec le coeur,
Du haut de tes quarante ans,
Tu étais le premier de mon inexpérience,
Tu étais mon Adam défendu.
Toi, tellement ému,
Moi, tellement convaincue.
Nos cheveux si blonds,
Nos jeux si bleus,
Nos belles mains si blanches,
Nos chevalière d'or, à la fleur de lys,
Se frôlaient,
Tu me faisais l'amour en me souriant,
Tes larmes et mes larmes
Se mêlaient.
Après tout ce temps sans te voir,
J'ai cinquante ans et toi tant d'années en plus.
Te rencontrer aujourd'hui me ramène à bien avant,
Sans expérience,
Rejoue-moi le professeur de piano déconcertant.
Fais revivre l'adolescente, qui t'envoûtait
Avec désespérance,
Fais-moi l'amour avec innocence,
Fais-moi l'amour avec indécence.